Racisme et maladie mentale : mythe ou réalité?
Lorsque nous abordons les théories du complot et les préjudices des croyances idéologiques bien ancrées, l’une des questions les plus fréquentes qui nous est posée est de savoir si de telles croyances peuvent être traitées d’un point de vue psychiatrique, que ce soit par la psychothérapie ou les médicaments.
Il est important de souligner que les croyances idéologiques, qu’elles soient conspirationnistes, politiques ou religieuses, ne devraient pas être modélisées en tant que symptômes psychiatriques pathologiques. Bien souvent, ces croyances ne sont pas le produit d’un esprit désordonné mais plutôt un phénomène social par lequel de telles attitudes et positions sont apprises et adoptées des autres. L’amalgame de ces croyances avec les délires va à l’encontre de la spécifique exclusion des croyances culturelles ou subculturelles partagées dans la définition du délire du DSM-5. En d’autres termes, les délires ne sont pas simplement des choses que nous croyons parce que d’autres personnes nous disent qu’elles sont vraies.
Peut-on traiter les croyances idéologiques par la psychothérapie?
Psychothérapie et médicaments, comme les thérapies cognitivo-comportementales ou psychodynamiques, pourraient aider si quelqu’un est ouvert à modifier ses croyances idéologiques et souhaite le faire. Cependant, essayer de telles interventions sur quelqu’un qui n’est pas intéressé au changement ne mènerait probablement nulle part rapidement ou se transformerait, comme cela se passe souvent en dehors de la psychothérapie, en argumentation.
Peut-on modérer les croyances idéologiques par des médicaments psychiatriques?
Il n’existe pas de preuves convaincantes pour soutenir que les médicaments psychiatriques pourraient tempérer les croyances idéologiques. Même si cela pourrait être une étude intéressante, il n’y a pas de preuves issues d’essais randomisés et contrôlés de médicaments antipsychotiques pour les croyances en théories du complot. En résumé, on ne s’attendrait pas à ce qu’un médicament antipsychotique diminue les croyances en théories du complot plus qu’il ne réduirait les croyances religieuses ou politiques.
Le racisme est-il une maladie mentale?
Un rapport de cas publié dans le Psychiatric Times a conclu récemment que le racisme pouvait parfois être un symptôme de la psychose et a été traité avec succès par des médicaments antipsychotiques. L’idée que le racisme puisse représenter la psychose ou la pensée délirante n’est pas nouvelle. Au vu de cas comme celui décrit dans le rapport de cas du Psychiatric Times et du mien, avec une apparition relativement soudaine de croyances racistes chez les personnes sans racisme manifeste de longue date, suggère la possibilité que les attitudes racistes, comme la paranoïa, pourraient survenir non seulement des expériences de vie et de la dynamique sociale mais aussi d’altérations aiguës dans les processus biologiques.
Source : www.psychologytoday.com